Benoît Maurel
(17 Octobre 1969-4 Mai 2012)
C'est avec une immense tristesse que nous vous faisons part du décès du guitariste Benoît Maurel.
Fidèle participant des Ateliers "Sons Croisés" soit en solo, soit avec sa femme la violoncelliste Virginie Constant - Duo Goyescas -, Benoît nous enchantait par sa remarquable musicalité, sa maîtrise de l'instrument et par sa rayonnante présence.
Voici un texte que notre directeur musical Jorge Chaminé a écrit sur Benoît Maurel et que nous partageons avec vous :
Sursum manibus, Sursum corda !
Cet instantané fut pris lors
d’un des innombrables concerts que j’ai eu l’immense joie de donner avec
Benoît.
Il parle de lui-même… Mains
élevées ! Elevées par cette complicité du travail accompli, du
remerciement mutuel, de la tendresse amicale, d’un long et intense vécu.
J’ai
connu Benoît……., mais je le connais depuis toujours !
Nos (re)trouvailles eurent
lieu il y a à peu près une vingtaine d’années, quand lui et son quatuor sont
venus me jouer un morceau de Guastavino. Peu de temps après, avec Virginie, ils
sont venus me jouer de magnifiques arrangements pour guitare et violoncelle,
faits par Benoît, de Dvorak et Falla. A partir de là, l’assiduité des
rendez-vous avec Virginie et Benoît, ensemble ou séparément, me remplissaient
de joie. Nous avancions ensemble dans cette merveilleuse aventure de l’être
musicien. Les liens d’amitié et de confiance s’établirent vite et j’ai eu le
privilège d’accompagner de près la naissance de Timothée et aussi du Duo
Goyescas. En ma qualité d’ainé, je me sentais un peu le parrain de ces
merveilleux événements. Dès
lors, nous avons beaucoup travaillé, nous avons fait de nombreux concerts
ensemble, nous avons bien voyagé : France, Portugal, Italie,
Brésil… Oh le Brésil… où Virginie et Benoît, les pauvres, devaient se
lever avec courage à 5 h du matin pour participer à des émissions de télévision
à l’air libre et poursuivre ensuite avec des concerts. Quelques uns, comme ceux dans les favelas, resteront pour toujours dans nos
mémoires ! Mémoires, si douces mémoires qui nous berceront toujours,
surtout aujourd’hui, telles des mères apaisantes.
Benoît est un ange ! cela
nous le savons. Un
être magnifique qui, toujours, nous a dispensé soit un sourire, soit un regard profond
et apaisant, soit une musicalité insérée dans la Vie, faite de fluidité, de transparence
et d’harmonie. Cet ancrage dans la douceur, la tendresse, l’amitié, la
fraternité, les valeurs aussi que nous partagions, me font dire aujourd’hui que
dans la vie d’un être humain ce sont là les vrais trésors. Merci à toi, Benoît !
Merci d’être ce que tu es, un être de lumière, un être de paix. Nous aurions voulu
faire encore tant et tant de choses…. Mais, ce jour d’avril où avec toi et
Virginie nous apprenions le terrible constat de ta maladie, j’ai vu se dessiner,
chez toi, une dignité exceptionnelle
devant ce terrible combat. Peu de temps après, tu venais encore à la maison
en bicyclette et nous parlions de nos projets d’harmonisation de nouveaux
répertoires et je te poussais à la composition… Et petit à petit ton corps te
lâchait et tu continuais, si digne, à supporter cette dure épreuve….. Nous sommes partis en septembre 2009 en Italie – quel merveilleux
cadeau tu m’as fait ! Nous nous sommes baignés dans la mer et je me
souviens du sourire d’enfant que tu avais en recevant ces vagues que tu aimais
tant ! Je
me rends compte, aujourd’hui, que je suis en train de te tutoyer, ce que nous
n’avions pas fait auparavant. J’espère que, dorénavant, toi aussi tu me
tutoieras, comme le font deux frères !
Te dire que tu ne nous
manqueras pas, serait mentir, mais je sais que là où tu te trouves, tu as déjà
pris ta guitare et que les anges sont au boulot, travaillant de nouveaux morceaux
avec toi.
Timothée, mon grand garçon, je
voudrais te dire que tu as un Papa extraordinaire ! Tu dois être fier de
lui, comme il est fier de toi !!! Il me l’a toujours dit et redit !!!
Virginie, je voudrais
m’incliner devant l’immense courage qui a été le vôtre !!! Votre dignité
est la preuve même du merveilleux être que vous êtes, vous aussi !
Anny et Claude, vous êtes
remerciés d’avoir conçu cet être exceptionnel qui est votre fils.
Benoît, merci d’être ce que
tu es !... et, de temps en temps, donne nous de tes nouvelles, car le
monde sans toi est un peu triste ! et la lumière que tu nous enverras,
nous éclairera le chemin !
Ton ami,
Jorge
2 commentaires:
Profonde tristesse....
Merci pour ce texte si émouvant de Jorge Chaminé.
Louis
Magnifico
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